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Article de presse Art press -1986

Galerie Pierre Lescot paris

Si l'on nomme sculpture le travail de Sylvia Lacaisse, il ne s'agit pas d'un volume construit par addition ou soustraction de matière, mais plutôt de la mise en espace d'une écriture qui inscrit sa présence et son dynamisme autour du vide. Dans ce sens, la notion de masse 'd'encombrement) n'existe pas et la troisième dimension est une suggestion plus mentale que physique.
Bois, acier,fer, plomb, plastique... sont les matériaux qui choisit l'artiste pour construire ses signes avec la netteté et la précision d'un dessin géométrique. Jouant sur le contraste souplesse/rigidité, sur les tensions et sur les rythmes, elle combine lignes droites et courbes parfaites selon des principes mathématiques (tangente, convergence, écartement). la cire, le plomb, le béton sont tour à tour pont d'attache, contre poids ou centre de gravité. Le caractère aérien et fragile des structures est accentué par un équilibre précaire que le moindre souffle semble pouvoir contredire.
Si la sauterelle, de grande dimension, est une pièce éloquente, les Arcs n'ont pas vraiment trouvé leur place (une présentation verticale plutôt qu'oblique leur convient mieux).
La série des Navires, conçue par couples ou échos et présentée en un étalage serré, provoquait une surimpression trop hasardeuse de lignes qui brouillait la lecture. A travers cette première exposition, on peut constater que Sylvia Lacaisse a les ressources nécessaires pur acquérir dans le temps une maturité qui fait parfois défaut.

Françoise Bataillon